La morgue de l'inutile.
Oscar Wilde, paraphrasant Théophile Gautier, conformément à sa posture de dandy se plaisait à dire que l'art "ne sert à rien". Face à cette sentence osée et décalée, il ressentait le frisson de l'interdit et corrigeait immédiatement en affirmant que l'esthétique est également pragmatique et sert à raffiner les goûts et les habitudes sociales. Il écrit dans "La Critique est un art" (1890) que l'art embellit les apparences pour enrichir la vie de l'âme mise en péril par la laideur. Mon oeil !!! L'art est inutile. Qualité d'autant plus précieuse aujourd'hui. Etre inutile est une posture divine, dans l'imbrication d'actions efficaces formant une trame indéfectible et serrée. L'oeuvre est d'une totale indifférence. Elle est devant. Sans aucun lien avec le désir. Les oeuvres sont les cailloux blancs (opaques et neutres) du Petit Poucet. Elles pourraient servir à revenir chez soi. Mais elles sont dérobées. Les oiseaux les ont empêchées...