Lygia Clark
Lygia Clark - De l'oeuvre à l'événement. Nous somme sle moule. A vous de donner le souffle. Musée des Beaux Arts de Nantes (8 octobre - 31 Décembre 2005). Commissaire d'exposition : Suely Rolnik et Corinne Diserens.
L'événement comme oeuvre d'art. L'événement est toujours outil de connaissance. Tout événement qualifié comme tel et digne d’intérêt échappe au
tranchant du déterminé, prend toute sa place, s’étale…Il est un
privilège, une distinction dans l’indéterminé. Du côté de l’œuvre
d’art, l’événement déborde aussi la rencontre tout en marquant le
déroulement placide et insouciant du temps. Elle est en perpétuelle
rupture inventive. Le sens est malmené. La vie aussi est
événementielle, unique, indécidable et par là sidérante : il ne s’agit
que de singularités évanescentes ayant le goût de l’improvisation, du
mouvement, dans un épanchement diffus, un continu intarissable et
vaste.
La trace, l'objet qui en reste est le vecteur pour éprouver à nouveau la sensation. D'où l'idée de précarité (car l'événement n'a pas forcément lieu, même si on le désire de toutes ses forces, il n'en fait qu'à sa guise). L'oeuvre devient immatérielle, invisible et inattendue. Lygia Clark "le précaire comme nouveau concept d'existence contre toute cristallisation statique dans la dure." Elle veut amener à une unité entre le cérébral et le perceptif. Arnaud Pierre écrit : "Lyggia avant parfaitement compris la fonction de l'art, qui est de stimuler l'esthésie, c'est à dire les sensations : ce sur quoi on développe la conscience de soi, et on la raffine." L'oeuvre d'art prise en otage par le concept de beauté n'est pas la problématique de Lygia Clark, c'est le moins que l'on puisse dire !