En fait...

Peut-on dire que l’événement produit du sens ? Il est son propre sens,  ce qui fait que l’on se rend disponible devant cet apport d'immanence et que toute l’attention est sollicitée devant l’incompréhension qu’il suscite. C’est exactement ce qui fait sa valeur et son intérêt.
Il est l’unique condition de son propre avènement. Donner du sens à un événement est une illusion de notre raison sclérosante. Il n’est que ce qu’il est : la transcendance, les signes ou significations cryptées n’ont aucun rôle à jouer. Il est sujet à discernement (car remarquable) et à caractérisation c’est en ce sens qu’il est rassurant et concret ; il permet de se repérer dans la multiplicité, surgissant de l’illusoire ou du virtuel, comme un boomerang, contaminé de réel. Il permet la confrontation aux choses lorsqu’il est lié à la mémoire, au temps. Il est l’intrusion d’une réalité singulière dans le quotidien régulier qui amène au questionnement et à des décisions particulières. Il abolit la distance d’avec les choses. Le sens d’un événement est donné à posteriori.
Je voulais dire ça aux étudiants manifestant ce matin, mais ils étaient si mignons que je n'ai pas voulu les dérouter ! Et puis, il faisait tellement beau... Je retiendrais les premiers beaux jours comme une des causes possibles de la manifestation. Si seulement il pouvait y avoir des causes aux événements. Mais il n'y a que de l'inattendu, comme Dionysos l'est.